Le code de bonne conduite européen ridiculisé par l’affaire Barroso

Publication date: 
jeudi, November 3, 2016
Author: 
Mathilde Régis
Media title: 
Le Lanceur

Le recrutement de José Manuel Barroso par une banque largement impliquée dans la crise grecque ne constitue pas une infraction pour le comité d’éthique de l’Union européenne. L’ex-président de la Commission peut, selon le code de “bonne conduite” des commissaires européens, faire pression et défendre la cause” de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs auprès des membres de la Commission et de leur personnel”, dès lors que le délai de 18 mois inscrit dans ce code est respecté. Sur cette affaire, Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission, est attendu au tournant.

Excerpt: 

Le fait que l’ancien président de la Commission européenne soit autorisé à travailler pour une banque d’investissement aussi problématique seulement vingt mois après avoir quitté ses fonctions montre les limites du règlement actuel”, estime Margarita Silva, qui travaille sur la transparence pour l’organisation Alter EU, à l’origine de la pétition remise à la Commission pour contester le recrutement de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs.

“Jusqu’à maintenant, nous avons découvert que plus d’un tiers des membres de la commission Barroso a tenu un rôle ou a un emploi qui représente un conflit d’intérêts potentiel. Nous essayons d’instaurer un dialogue et de pousser la Commission à réformer le code de bonne conduite, en particulier à durcir les règles pour éviter les conflits d’intérêts en général. Nous savons que la Commission va réformer ce code, mais sur de minuscules problèmes légalistes. Sur le thème des conflits d’intérêts, il semble que la Commission ne veuille pas entendre les critiques. Et ce ne sont pas seulement les ONG qui demandent cette réforme”, renchérit Margarita Silva, de l’organisation Alter Eu.