En 2010, le parlement voulait imposer un étiquetage alimentaire permettant d’identifier les produits trop caloriques avec un système très lisible de feux rouge et orange. La Confédération de l’industrie alimentaire a avoué avoir investi plus d’un milliard d’euros pour faire abandonner l’idée aux députés européens », raconte Natacha Cingotti de l’ONG Alter-EU qui dénonce les dérives des lobbies.
Bref, la situation est devenue tellement anarchique voire opaque, que, sous la pression d’associations comme Alter-EU ou le Corporate Europe Observatory, les responsables européens ont du se résoudre à tenter de réguler les lobbies. Mais la bataille a été rude. Les résistances homériques. Le film de Matthieu Liétaert raconte qu’il aura fallu plus de trois ans à l’ancien commissaire Siim Kallas (Estonie) pour imposer l’idée d’un registre unique de la transparence, permettant aux fonctionnaires européens de mieux identifier leurs interlocuteurs. Trois ans ont ensuite été nécessaires avant que le registre devienne opérationnel.